Intervention précoce pour la psychose : concepts, connaissances actuelles et orientations futures

Srividya N. Iyer, Ph. D.
Programme d’évaluation, d’intervention et de prévention des psychoses de Montréal (PEPP-Montréal), Institut universitaire en santé mentale Douglas, Montréal, Canada
Département de psychiatrie, Université McGill, Montréal, Canada
Ashok K. Malla, MBBS, FRCPC
Programme d’évaluation, d’intervention et de prévention des psychoses de Montréal (PEPP-Montréal), Institut universitaire en santé mentale Douglas, Montréal, Canada
Département de psychiatrie, Université McGill, Montréal, Canada

Résumé

Cet article fournit un survol de la logique de l’intervention précoce pour psychose, de ses fondements théoriques et de la littérature essentielle sur le concept. L’intervention précoce repose sur l’hypothèse de la période critique, qui vient accentuer l’importance des premiers stades de la maladie, et sur les résultats d’études dans le domaine, qui suggère que la durée d’une psychose non traitée en influence le pronostic. L’intervention précoce facilite l’accès à un traitement spécialisé adapté à la phase de la maladie par un processus de recommandations médicales plus ouvert, des délais rapides et l’éducation du public et des praticiens sur la psychose. L’intervention précoce, qui dure généralement deux ans à partir du dépistage, comprend une prise en charge intensive et des médicaments antipsychotiques à faible dose. L’accent est mis sur le fonctionnement social, l’intervention familiale, l’attention précoce aux troubles connexes ainsi qu’une alliance thérapeutique entre le jeune et sa famille. Selon les données scientifiques disponibles, une telle intervention donne de meilleurs résultats que les soins typiquement offerts. Les critiques du concept visent la qualité des études en sa faveur, sa mise en oeuvre, la répartition des ressources en intervention précoce et son utilité pour les personnes présentant un risque élevé de psychose. En termes de disponibilité et d’élaboration de politiques en intervention précoce, le Royaume-Uni détient une avance certaine, alors que le Canada se situe au milieu, et les États-Unis au bas de l’échelle. Au Québec, les résultats varient et d’autres études et investissements sont nécessaires. Récemment, le concept d’intervention précoce a servi d’exemple à des mesures plus importantes visant la transformation des soins de santé mentale des jeunes, ce qui constitue une toute nouvelle percée au Canada.

Mots clés intervention précoce, psychose, premier épisode de psychose, schizophrénie, santé mentale des jeunes.

Early Intervention in Psychosis: Concepts, Current Knowledge and Future Directions

Abstract

Objectives: This paper seeks to provide an overview of the motives, rationale, theoretical underpinnings and foundational literature of the early intervention movement for psychoses. It also seeks to review the current status of the field, highlight its significant developments and identify its emergent trends.
Methods: This paper begins by contextualizing the burden of psychosis. It then traces the origins of the early intervention movement and surveys the seminal literature that established and shapes the field. It describes the movement’s characteristic elements, types, approaches, strengths, criticisms and trajectories in select Western nations. It closes with a presentation of how the early intervention movement is informing broader endeavours to transform youth mental health.
Results: We find that the early intervention movement is predicated on the critical period hypothesis that emphasizes the significance of the early stages of the
illness; and on findings that the duration of untreated psychosis influences prognoses. Early intervention redresses this situation by facilitating access to specialized, phase-specific treatment. Access is enhanced through open referral, fast response times, and public and practitioner education. Ideally, the intervention, provided for the first two years after detection, features intensive case management; low-dose antipsychotic medication; an emphasis on social functioning; family intervention; early attention to comorbid concerns; and due regard for the needs and priorities of youth and their families. Evidence suggests that specialized early intervention yields better outcomes than routine care. The cost-effectiveness of such services has not yet been definitely investigated. Criticisms of early intervention pertain to the quality of evidence for, the manner of implementation of, the allocation of resources to early intervention and its utility for persons at high risk for developing psychosis. We also identify advocacy within the field for extending early intervention to the first five years of the course of psychosis.
Conclusion: We conclude that the status of the early intervention movement (in terms of availability and policy) in Western public healthcare systems can be resolved into a spectrum. The United Kingdom is shown to be the leader while Canada appears at the middle of the spectrum (with the United States bringing up the rear). In the Quebec context, the picture is found to be mixed and recommendations for further research and investment are made. Finally, an examination is undertaken of how the early intervention for psychosis movement has provided the impetus for and dovetails into the larger effort to transform youth mental healthcare in general, a development that is in its nascent stages in Canada.

Keywords Early intervention, psychosis, first-episode psychosis, schizophrenia, youth mental health.

Auteur : Srividya N. Iyer, Ph. D.; Ashok K. Malla, MBBS, FRCPC
Titre : Intervention précoce pour la psychose : concepts, connaissances actuelles et orientations futures
Revue : Santé mentale au Québec, Volume 39, numéro 2, automne 2014, p. 201-229

URI : http://id.erudit.org/iderudit/1027840ar
DOI : 10.7202/1027840ar

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