Mentaliser les conflits en thérapie de groupe : détruire et survivre, au service de la cohésion
Jean-François Cherrier
M.s.s. Travailleur social, psychothérapeute, formateur, Service des troubles relationnels et de la personnalité, clinique d’intervention précoce Connec-T volet trouble relationnel et de la personnalité à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, Canada M.s.s.
Alexandre Francisco
D. Ps. psychologue, formateur, professeur chargé d’enseignement clinique à la faculté de médecine de l’Université de Montréal, Service des troubles relationnels et de la personnalité à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, Québec, Canada
François-Samuel Lahaie
M.D., FRCPC Médecin-psychiatre, Professeur adjoint de clinique. CIUSSS-MCQ, Hôpital et Centre d’hébergement en santé mentale de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, Canada
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Résumé
La prévalence élevée des troubles de la personnalité et l’impact important de ces troubles sur le fonctionnement des individus atteints en font un enjeu majeur et incontournable des soins en santé mentale. Plusieurs traitements de psychothérapie ont démontré jusqu’à maintenant des bénéfices significatifs dans l’amélioration des difficultés liées à ces troubles. La thérapie basée sur la mentalisation (TBM), qui utilise la psychothérapie de groupe, est l’un des traitements reconnus comme efficaces. La modalité de groupe basée sur la mentalisation (TBM-G) présente toutefois des défis pour les psychothérapeutes. L’efficacité même de l’intervention de groupe repose, selon les auteurs, sur la capacité à stimuler la mentalisation, utiliser la dynamique de groupe, encourager la cohésion et permettre l’expérience d’une réappropriation réparatrice de situations conflictuelles, qui, à leur avis, sont sous-utilisées dans ce type de processus thérapeutique. Le présent article s’attarde, en ce sens, à des pistes d’interventions pour favoriser des attitudes mentalisantes dans un groupe de thérapie. Plus spécifiquement, nous tentons de réviser comment l’attention portée à ce qui se produit dans l’ici et maintenant, l’identification et la résolution du « détruit/trouvé » et le développement de métacognitions se veulent des techniques qui stimulent la cohésion et potentialisent le processus thérapeutique.
Mots-clés :
- trouble de personnalité limite,
- trouble de personnalité narcissique,
- mentalisation,
- psychothérapie de groupe,
- conflit,
- cohésion
Abstract
The high prevalence of personality disorders, along with their substantial functional impact, are important societal issues, which must be addressed by mental health services. Many treatments have shown significant benefits and have contributed to alleviate the difficulties tied to these disorders. Mentalization-based therapy (MBT), which is constituted of a group therapy modality, is an evidence-based treatment of borderline personality disorder. The mentalization-based group therapy (MBT-G) modality raises many challenges for the psychotherapists. The effectiveness of the group intervention lies, according to the authors, in the capacity to support the mentalizing stance, to stimulate group cohesion, and allows the experience of a healthy and healing process of reappropriation of conflictual situations, situations which, in their opinion, are underutilized in this type of therapeutic process. This article focuses on the interventions that foster a mentalizing attitude. Specifically, we discuss how to focus on the “here and now,” how to identify and resolve conflictual situations and how to enhance metacognitions and, hence, group cohesion, while aiming to bonify the therapeutic process.
Keywords:
- borderline personality disorder,
- narcissistic personality disorder,
- mentalization,
- group psychotherapy,
- conflict,
- cohesion
Auteurs : Jean-François Cherrier, Alexandre Francisco et François-Samuel Lahaie
Titre : Mentaliser les conflits en thérapie de groupe : détruire et survivre, au service de la cohésion
Revue : Santé mentale au Québec, Volume 47, numéro 2, automne 2022, p. 165-174
URI : https://id.erudit.org/iderudit/1098899ar
DOI : https://doi.org/10.7202/1098899ar
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